« Le Seigneur est au dedans de moi. Il voudrait, Lui, agir dans mes actes, imprégner ma pensée de sa Lumière, enflammer ma volonté, me donner en somme la Loi qui régirait et mon repos et ma marche. Mais c'est mon moi qui parfois ne Le laisse pas vivre.
S'il cesse de mettre le trouble, Dieu Lui-même prendra possession de tout mon être et saura donner à ces murs la majesté d'une abbaye, à ma chambre le caractère sacré d'une église, à mon repas la douceur d'un rite, à mes vêtements le parfum d'un habit béni, et à la sonnerie de la porte ou du téléphone la note joyeuse d'une rencontre fraternelle qui s'insère sans le rompre dans mon dialogue avec Dieu.
Alors, sur mon silence, un Autre parlera ; sur mon effacement, une Lumière s'allumera. Elle brillera, resplendira au loin, bien au-delà de ces murs qu'elle aura comme consacrés, ces murs qui protègent un membre du Christ, un temple du Saint-Esprit.
D'autres alors viendront dans ma maison pour chercher avec moi le Seigneur et, dans la recherche commune de Celui que nous aimons, la flamme grandira et la mélodie divine connaîtra de nouvelles harmonies.
Alors, même s'il reste au milieu du monde, mon cœur ne demandera rien de plus. Le Christ sera mon cloître, le Christ de mon cœur, le Christ au milieu des cœurs ».
Ainsi soit-il.
Chiara Lubich