MARIE, CHEF D’ŒUVRE DE L’ESPRIT
Marie et l’Esprit Saint,
Quand le navire de notre vie fait eau de toutes parts, lorsque la tempête se déchaîne, un nom monte spontanément à nos lèvres : maman !
Cri de celui qui souffre ou du mourant, ce n’est pas toujours la mère charnelle qu’il invoque. Ceux qui connaissent un peu ce qui touche à l’éternité savent qu’il signifie Marie.
C’est si vrai que, pour les cœurs épris de Dieu, « maman » est souvent le cri qui jaillit au moment de l’épreuve.
Et c’est là le deuxième miracle d’amour après la rédemption : un Dieu incarné et une mère pour chacun.
En elle toute espérance pour le chrétien.
Je me suis souvent demandé comment Marie avait pu vivre sans pouvoir invoquer, dans la longue agonie de son cœur transpercé, une mère, la Mère. La relation directe de tout son être avec Dieu montre la splendeur unique, la grandeur, l’originalité de celle qui est « aimée plus que toute créature » et Dieu, sans aucun doute, a été pour elle, comme il l’est pour nous, mais bien davantage encore, le repos de l’âme.
Cependant, ne se pourrait-il pas qu’elle aussi ait aimé quelqu’un qui ait représenté pour elle ce qu’elle-même représente pour nous, la personnification de la tendresse et de l’amour ?
Pendant sa vie de labeur sur terre au service du Père, quand elle s’occupait de son Fils, je crois qu’elle a trouvé quelque chose de semblable, mais infiniment plus que ce que nous trouvons en elle – en repos et réconfort, en résistance et audace, en énergie à vivre quand mille morts l’auraient terrassée – en celui qui a soutenu en son temps et en tout temps l’Église : l’Esprit Saint. L’Esprit Saint, ce Dieu inconnu ! Le jour de notre jugement, nous nous rendrons compte, avec un regret infini, que nous l’avons bien peu aimé, honoré et remercié[1].
Chiara Lubich
[1] C. Lubich, Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité, Paris 2003, pp.201-202.
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