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  • Martine de Laburthe

Samedi 27 février - Manifestation de l'Esprit - Focolari




PERMETTONS À L’ESPRIT DE SE MANIFESTER


Chiara Lubich, Souvent l’amour n’est pas amour

Bien souvent dans le monde l’amour n’est pas amour. De ce fait le proverbe a raison : « L’amour est aveugle ». Pourtant, il suffit que l’on se mette à aimer comme Dieu l’enseigne – Dieu qui est l’Amour – pour se rendre compte rapidement que l’amour est lumière. D’ailleurs Jésus l’a dit : « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père et à mon tour, moi je l’aimerai et je me manifesterai à lui » (Jn 14,21).


Un brouhaha indistinct nous envahit souvent, surtout quand nous ne savons pas encore aimer Dieu : voix du cœur et de l’intelligence, voix du remords, voix du regret, voix des passions… Nous prêtons l’oreille tantôt à l’une, tantôt à l’autre et notre journée s’émaille d’actes qui sont la réponse à leurs appels ou, tout au moins, dénotent leur influence.


Voilà pourquoi, même si nous vivons selon la grâce de Dieu, notre existence ne connaît parfois que de brèves éclaircies, noyée qu’elle est, le reste du temps, dans la grisaille, qu’une voix plus forte que les autres s’élève souvent pour condamner, comme si la vraie vie, la vie pleine était ailleurs.

Si au contraire nous nous tournons vers Dieu, si nous nous mettons à l’aimer d’un amour vrai, concret, de tous les instants, une voix se détache, de temps à autre, dans le concert de toutes celles qui accompagnent notre vie.

Mieux qu’une voix, c’est un rai de lumière qui s’introduit dans notre esprit, une pensée presque imperceptible, sans doute plus délicate et plus pénétrante que les autres. C’est bien souvent la voix de Dieu.

Alors celui qui s’est décidé à vivre pour le Seigneur et ne mesure pas avec lui – car il veut tout lui donner – distingue ce filet d’eau limpide au beau milieu du marécage, ce diamant parmi les cailloux, cet or dans la poussière. Il s’en saisit, le polit, le met en valeur, le « traduit en vie ». Et si, d’aventure, il a décidé d’aller à Dieu avec d’autres, pour que le Père goûte l’amour fraternel qui unit ses enfants, il fait part avec discrétion de son bien à ses amis, afin que ce trésor appartienne à tous, que le divin circule et que chacun apprenne de l’autre, comme en jouant, à mieux aimer le Seigneur.


Agissant ainsi, il a aimé deux fois : en accomplissant la volonté de Dieu et en réalisant cette communion avec ses frères. Aussi Dieu, fidèle à ses paroles éternelles, continuera-t-il à se manifester peu à peu à lui. C’est ce que nous pouvons désirer de mieux, jusqu’à ce que, toute la journée, notre cœur soit plongé dans des pensées de ciel, au point qu’il en déborde et que notre vie, nourrie par les sacrements, en soit divinisée.


On donne Dieu quand on l’a. On a Dieu quand on l’aime.

Des soleils se lèveront alors sur ce monde si sombre et terne et montreront le chemin à beaucoup. Dans l’effacement d’une vie entièrement immolée au Seigneur, ils apporteront la chaleur, car ce ne sera plus eux, mais lui qui parlera, lui qui vivra[1].


Ignace IV Hazim, patriarche grec-orthodoxe d’Antioche


Sans l’Esprit Saint, Dieu est lointain, le Christ reste dans le passé, l’Évangile est lettre morte, l’Église est une simple organisation, l’autorité une domination, la mission une propagande, le culte une évocation et l’action chrétienne une morale d’esclaves.

Mais en lui, le cosmos se soulève et gémit dans les douleurs de l’enfantement, le Christ ressuscité est présent, l’Évangile est une puissance de vie, l’Église une communion trinitaire, l’autorité un service libérateur, la mission est Pentecôte, la liturgie est mémorial et anticipation, l’action humaine nous rend semblables à Dieu[2].



[1] C. Lubich, Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité, Paris 2003, pp.203-204. [2] Discours prononcé lors de la Conférence œcuménique d’Uppsala, 1968.

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